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Courir seul ?

Une question qu'on se pose souvent est de savoir si on doit courir seul, à deux ou en petits groupes sur ce type d'épreuve.

Une réponse assez naturelle tendrai à aller vers une course en petit groupe, ne serait-ce que pour pouvoir compter sur un effet d'entraide en cas de coup dur.

Ca peut fonctionner mais tout va dépendre des personnes avec qui vous allez courir.

Si vous vous retrouvez avec 3 ou 4 autres coureurs, il y a fort à penser que si au CP suivant vous vous arrêtez un peu plus longtemps, ils repartiront sans vous attendre... Après tout, on est en course, et à partir du moment où il n'y a pas de danger particulier, la course reprend ses droits.

Par contre si vous courez avec des copains ou en équipe, là l'effet d'assistance peut effectivement jouer un rôle important à partir du moment où les choses étaient claires dès le départ... On part ensemble, on cours ensemble, et on arrive ensemble.

Faut-il s'imposer de courir avec quelqu'un ?

Il n'y a probablement pas de bonne ni de mauvaise réponse. Ce type de choix reste quelque chose de très personnel.

Pour ma part j'ai toujours eu énormément de plaisir à courir seul dans le désert. C'est une situation que j'ai parfois provoquée par choix, mais il arrive aussi qu'on se retrouve seul de par le contexte de la course.

Même si cela risque de se présenter assez peu sur le Marathon des sables avec plus de 1300 coureurs, sur certaines épreuves longues, quand on est 25 ou 30 au départ, il est clair qu'on peut très rapidement se retrouver seul.

De mon côté, je me souviens que sur la Mauritanienne Race, lors de la tombée de la première nuit, j'avais volontairement laissé filé 2 coureurs pour me retrouver seul... J'avais envie de faire la nuit, seul, sans bruit, sans lumière autre que celle de la pleine lune, à plusieurs centaines de kilomètres de la civilisation. C'était juste magique.

Par contre, il y a des bouts de route où l'accompagnement devient naturel. Toujours en Mauritanie, à la sortie du CP7 (km 140), j'ai retrouvé un compagnon de route avec qui je suis allé jusqu'au CP8 (km 160). On a fait ces 20 km ensemble de façon très naturelle, sans avoir prémédité quoi que ce soit. Au CP suivant nos stratégies d'arrêts étant différentes on a repris notre chemin chacun de notre côté.

Même chose sur les 20 derniers kilomètres. Je retrouve Sonia quelques kilomètres après le CP9 (km 180) et on va finir la course (et passer la ligne d'arrivée) ensemble. Là encore c'est la course qui a provoqué ce tronçon fait en commun.

Sur la Trans 333 je suis parti pour faire la course seul, par envie et aussi parce que sur ces épreuves non stop j'ai besoin d'être dans ma bulle. J'ai fait une dizaine de kilomètres avec deux concurrents sur un passage que j'avais trouvé difficile deux ans plus tôt. Nos allures étaient trop différentes et j'ai du les laisser filer au bout d'une dizaine de kilomètres. Ils m'ont bien aidé sur le passage technique, mais je me suis mis dans le rouge à vouloir les suivre à tout prix !

Courir seul ?

Pour le Marathon des sables l'état d'esprit avec lequel j'aborde ce point est un peu différent.

Je n'envisage pas de "préméditer" une course à deux ou à plusieurs. Pour aller au bout de ce genre de défi, je dois pouvoir progresser à mon allure du moment. Maintenant si cette allure est compatible avec une course à plusieurs, pourquoi pas. Vu le nombre de participants et la distance plutôt courte des étapes, il y a des chances pour que cela se produise.

Reste l'étape longue. Certains recommandent de ne pas faire la partie de nuit seul. Personnellement, je n'ai aucune appréhension à me retrouver seul et à faire ma trace sur ce genre de section. Au contraire ! Donc là encore ce seront les conditions de course qui décideront.

Courir seul ?

Et l'aventure humaine dans tout ça ?

La particularité du Marathon des Sables est d'être une course à étape, et donc, même si on ne court pas avec les membres de son équipe, on se retrouve toutes et tous le soir au bivouac. Du coup, le phénomène de solitude devient plus relatif et ne se limitera donc qu'à la période de course.

C'est beaucoup au bivouac que se joue la part d'aventure humaine. Elle peut, bien sur, se renforcer par ce qui pourra se vivre pendant la course.

Courir seul ?
Tag(s) : #MDS 2015, #course
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